Musique et danse de bals populaires, le Forró est apparu dans les années 1950 avec la migration des Nordestins pour Brasilia, Rio De Janeiro et São Paulo, venus pour la construction de la nouvelle capitale du Brésil et l'explosion industrielle du centre-sud. Originaires des zones rurales, les travailleurs nordestins se retrouvent alors dans les mêmes quartiers. Ils constituent une main d'oeuvre non spécialisée, trouvant une occupation dans la construction civile. Le forró devient le divertissement des couches populaires, leurs chansons nostalgiques et drôles, évoquent l'univers mythique du sertão. Les premières casas de forró apparaissent alors à Rio et São Paulo.

Il existe deux explications possibles à l'origine du mot forró. La première est qu'il viendrait de l'expression anglaise "for all" : pour tous, des soirées alors organisées par des américains étaient ouvertes à tout le monde (y compris à la population locale) et auraient pris ce nom. La deuxième est que le mot forró viendrait du mot Forrobodó, qui veut dire bal populaire, confusion.

Les instruments de base du forró sont le triangle, la zabumba et l'accordéon (sanfona). On trouve aussi le pandeiro, la rabeca (violon du Nordeste), le pifano (flûte). Le forró comprend plusieurs rythmes de base : le baião, le xote, la marcha, le xaxado et un type de côco. Le forró se danse en couple d'un pas particulier.

Surnommé le roi du baião, Luiz Gonzaga est le plus célèbre des compositeurs de forró. C'est lui qui a popularisé le genre, originaire du Pernambuco et parti à Rio de Janeiro en 1941, il devient en dix ans le premier phénomène de l'industrie discographique brésilienne. Il chantait vêtu du traditionnel habit de vaqueiro, le gardien de troupeaux. Il est décédé à Recife en 1989.